L’incroyable destin d'une mère de famille devenue pionnière de l’aviation : Andrée Dupeyron, une femme qui a défié son époque

Andrée Dupeyron, l'Amazone du ciel •© Parce que ! Prod

À l’heure où les femmes se battent encore pour l’égalité des droits et la reconnaissance de leur place dans l’histoire, il est essentiel de redonner vie à celles qui ont ouvert les chemins du possible. Andrée Dupeyron fait partie de ces figures.

Ce documentaire ne raconte pas seulement l’histoire d’une aviatrice d’exception : il dévoile la femme, l’épouse, la mère qui, dans les années 1930, a fait de son existence un élan vers le ciel.

Grande, élégante et élancée, Andrée Mailho épouse à 17 ans, le 2 avril 1919, Gustave Dupeyron, mécanicien montois, bon vivant et convivial. De ce couple fusionnel naîtront deux enfants, un business florissant comme garagistes et une passion : l'aviation. Et, une fois n'est pas coutume, c'est Monsieur, en bon ingénieur mécanicien, qui prépare l'avion de Madame, bien décidée à relever des défis. Du couple, c'est elle qui prend la lumière et les risques et c'est lui qui assure dans l'ombre toute la préparation.

Après l'obtention de son brevet de pilote à 31 ans, Andrée Dupeyron se lance dans un défi inédit : battre le record féminin de distance en ligne droite sans escale. Ce sera chose faite le 15 mai 1938 quand elle décolle d'Oran pour rejoindre Tel El Aham en Irak, soit 4 369 km en 24 heures, aux commandes de son Caudron Renault Aiglon.

Le nom d'Andrée Dupeyron rejoint celui de la poignée d'aviatrices, pionnières de la discipline : Hélène Boucher, Elisabeth Lion, Amelia Earhart.

Résistante durant la Seconde Guerre mondiale, elle intègre en septembre 1944 le premier corps de pilotes féminines de l'armée de l'air, treize femmes surnommées les Amazones du ciel.

Mais si, malgré tous ces faits d'arme, elle était surnommée la mère de famille volante, c'est bien parce que sa passion pour l'aviation, son audace et son goût de l'aventure n'ont jamais pris le pas sur sa vie de femme et de mère.

L'avion d'Andrée est tombée durant son premier vol en ligne droite : elle est restée trois jours dans le désert, finalement rescapée par des caravaniers qui la ramèneront saine et sauve à Tel el Aham. Cela ne l'empêchera pas de repartir pour récupérer son record, battu par une équipe de trois aviatrices soviétiques. En 1947, elle relie Mont-de-Marsan à Jiwani en Inde, soit 5 932 km en 32 heures de vol. Record non homologué, car elle n'a pas dépassé d'au moins 100 km le record du trio russe. Qu'à cela ne tienne : Andrée est une gloire nationale et montoise, chevalier de la Légion d'honneur.

Son parcours inspire d'ailleurs en 1944, un film de Jean Grémillon, crédité au générique d'un couple star de l'époque, Madeleine Renaud et Charles Vanel : Le Ciel est à nous, dont voici un extrait.

Aux dires de son entourage, Andrée n'aimait pas ce film. Battre des records en l'air, fonder un atelier de réparation d'avions, s'engager dans l'Armée de l'air, oui, mais la gloire de la pellicule n'a jamais été son moteur.

Ses prises de risques, son audace, prennent leur source dans la confiance infinie que lui portait son mari. Mécanicien à l'école d'aviation de Pau, Gustave a imaginé, aménagé, transformé les avions d'Andrée pour rendre ses exploits possibles. Il est l'ingénieur de l'ombre, le rouage essentiel. Quand elle montait dans son cockpit, c'est toute sa famille qui prenait place à ses côtés. Et toute la ville de Mont-de-Marsan, que le couple n'a jamais quitté, qui suivait les exploits de son égérie. Sa trace est encore visible dans la ville aujourd'hui, trente-sept ans après sa mort à 85 ans.

Les pieds sur terre, la tête dans les airs, découvrez le destin d'Andrée Dupeyron dans le documentaire de Jean-Luc Gunst, Andrée Dupeyron, l'amazone du ciel.

À découvrir jeudi 27 novembre à 22 h 50 sur France 3 etdisponible sur france.tv

article fr3 https://france3-regions.franceinfo.fr/nouvelle-aquitaine/landes/mont-de-marsan/l-incroyable-destin-d-une-mere-de-famille-devenue-pionniere-de-l-aviation-andree-dupeyron-une-femme-qui-a-defie-son-epoque-3252757.html