Attaques de frelons asiatiques : pour se protéger, les bons réflexes d’un professionnel

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Un nid de frelons asiatiques peut contenir 5 000 à 6 000 individus (
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•© Jean-Marc Lallemand / MAXPPP
Publié le26/07/2025 à 13h33
Mardi 22 juillet dans la Marne, un retraité est mort dans son jardin, attaqué par des frelons asiatiques en tondant sa pelouse. Un drame qui relance une question cruciale : comment se protéger de ce nuisible de plus en plus présent dans le Grand Est ? La réponse auprès d’un professionnel du secteur.
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Notre politique de confidentialité Il ne mesure que deux centimètres en moyenne, moins que son cousin européen, et son venin n’est pas plus toxique. Mais la dangerosité du frelon asiatique, au dard de 6 millimètres, tient à son comportement : les attaques en groupe et sans sommation. “Il est bien plus agressif que le frelon européen, surtout quand il se sent dérangé”, avertit Yannick Steck, gérant de la société “Marne Guêpes Frelons” et destructeur de nids depuis six ans.
Dans le cas du retraité de Fismes, mort le 22 juillet après avoir été attaqué par un essaim alors qu’il tondait sa pelouse, les piqûres multiples ont été fatales. Une vingtaine peuvent provoquer un choc anaphylactique en quelques minutes, et une seule suffire si la personne est allergique. En France, on dénombre chaque année entre 50 et 70 décès dus à ce nuisible apparu dans l’hexagone en 2004.
Un retraité est mort mardi 22 juillet dans ce jardin, attaqué par des frelons alors qu'il tondait la pelouse. •© Paul-Antoine Boudet / France Télévisions
Un insecte discret, agressif et mortel
Le vrai danger, c’est qu’il “peut se cacher partout”, décrit Yannick Steck : “Dans les sous-toits, les cabanons, les arbres, les haies, les camions inutilisés, les tracteurs, les spas, sous terre…, énumère-t-il. Même dans des poubelles ou des moteurs de voiture à l’arrêt. On a même vu des gens vivre des mois avec un nid sans le savoir, jusqu’au jour où ils entendent un bruit, montent au grenier, et là c’est le drame.”
On a même vu des gens vivre des mois avec un nid sans le savoir, jusqu’au jour où ils entendent un bruit, montent au grenier, et là c’est le drame.
Yannick Steck Désinsectiseur
D’où l’importance d’une vigilance accrue en jardinant ou en se promenant, ainsi que pour les professionnels des espaces verts, plus exposés. Par exemple, avant de passer la débroussailleuse, Yannick Steck conseille de taper légèrement sur les haies ou le sol avec un bâton tout en continuant de marcher. “Si des insectes sortent, éloignez-vous tout de suite et appelez un professionnel. Ces réflexes simples peuvent éviter des drames”, indique-t-il.
Yannick Steck s'occupe des nids de frelons asiatiques depuis six ans. •© Paul-Antoine Boudet / France Télévisions
Si vous constatez un nid, n’agissez pas seul et contactez un professionnel agréé, dont la liste est disponible auprès des préfectures. “Beaucoup de gens veulent bien faire, brûler ou frapper le nid… Mais s’ils ne tuent pas la reine, ils dispersent les fondatrices, qui vont créer d'autres nids ailleurs. On empire la situation”, explique Yannick Steck.
Des gestes simples
Un nid peut contenir 5 000 à 6 000 individus. Le seul moyen efficace de le détruire est donc un insecticide, laissé en place 72 heures. “Et surtout, ne pas l’enlever tout de suite. Il faut laisser les frelons restants revenir et s’empoisonner à leur tour”,ajoute le désinsectiseur.
Les nichoirs à mésanges, prédateurs naturels des frelons, peuvent avoir un effet préventif. •© Paul-Antoine Boudet / France Télévisions
En prévention, plusieurs gestes à la portée de tous peuvent freiner l’expansion de cet insecte. Comme le fait d’accrocher des nichoirs à mésanges, prédateurs naturels des frelons ou encore fabriquer des pièges sélectifs avec de simples bouteilles en plastique : “Vous mettez deux centimètres de vin blanc, deux centimètres de sirop de fruits rouge et deux de bière”, décrit Yannick Steck.
Ils peuvent être installés dès le mois de janvier et même renouvelés durant l’hiver. Yannick Steck recommande également d’installer des moustiquaires aux fenêtres et de surveiller tout comportement d'insectes revenant toujours au même point fixe, signe potentiel de nidification.
Des bouteilles peuvent être transformées en pièges sélectifs pour frelons. •© Paul-Antoine Boudet / France Télévisions
Appel à la vigilance
Pour les personnes allergiques connues, ou simplement prudentes, un kit d’urgence est un autre conseil de prudence. Yannick Steck conseille de consulter un médecin pour obtenir un traitement préventif : “Antihistaminiques, corticoïdes, voire auto-injecteur d’adrénaline. J’ai eu le cas d’un médecin piqué qui a pu se sauver parce qu’il avait ce qu’il fallait”,raconte, fort de son expérience, le professionnel.
S’il ne s’agit pas de céder à la psychose, la vigilance s’impose face à un insecte désormais bien installé dans nos campagnes, comme tient à le souligner Yannick Steck : “Il fait partie de notre environnement. On ne pourra pas l’éradiquer. Mais on peut apprendre à vivre avec, à s’en protéger, et à limiter son expansion. C’est une question de prévention, pas de panique”.
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