Vers la fin du crédit d’impôt pour l'entretien du jardin ? "Des emplois seraient menacés", alertent les paysagistes

image/lQz06NPGCbmDpmmRpmuz2_thOqM/600x400/regions/2025/07/10/ftv-7079-00-00-12-15-686fd4e0ecb1f102399984.jpg" alt="Dans l'entreprise de Mathieu Cucherousset, Voignier Paysagiste, ce sont 250 contrats d'entretien qui bénéficient d'un crédit d'impôt." width="640" height="426" />
Dans l'entreprise de Mathieu Cucherousset, Voignier Paysagiste, ce sont 250 contrats d'entretien qui bénéficient d'un crédit d'impôt. •© Emmanuel Blanc - France Télévisions
Publié le10/07/2025 à 17h21
Solliciter un paysagiste pour l’entretien de son jardin est devenu une pratique courante, d’autant qu'elle s'accompagne d'un crédit d’impôt de 50% pour les particuliers. Mais ce dispositif est dans le collimateur du gouvernement dans le cadre des mesures d’économie. Selon la profession, revenir sur cet acquis représente une menace pour de nombreux emplois et pourrait encourager le recours au travail non déclaré.
La Quotidienne Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, recevez tous les jours les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "La Quotidienne Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité Au cœur du jardin luxuriant de Xavier Cordonnier, à Franchevelle en Haute-Saône, ce n’est pas le chant des oiseaux qui résonne, mais le ronronnement de la tondeuse et le sifflement du taille-haie.
Depuis environ sept ans, ce propriétaire fait appel à une entreprise de paysagiste pour l’entretien courant de son jardin. « C’est un travail de grande qualité qui est mené. Les ouvriers gèrent aussi les déchets verts et le crédit d’impôt est intéressant ».
Avantage fiscal maximal de 2 500 euros par an
Jusqu’à présent, lorsqu’un particulier fait appel à un paysagiste ou à un prestataire pour l’entretien de son jardin, que ce soit pour la tonte, la taille, le débroussaillage, l’entretien des massifs, le ramassage de feuilles, etc.), il peut bénéficier d’un crédit d’impôt égal à 50% des sommes engagées, dans la limite de 5 000 € de dépenses par an et par foyer fiscal, soit un avantage fiscal maximal de 2 500 €.
Une journée comme celle-ci représente un crédit d’impôt compris entre 80 et 100 euros, ce qui n’est pas négligeable
Xavier Cordonnier, particulier
Mais depuis quelques semaines, le gouvernement, qui souhaite toujours aboutir à 60 milliards d’économie pour l’année 2025, envisage de revenir sur cet avantage. Sous quelle forme ? « En France, 18 000 entreprises sont rattachées à ce dispositif, dont 60 en Haute-Saône », renseigne Mathieu Cucherousset, élu en Haute-Saône de l’Union Nationale des entreprises de paysage (Unep) et gérant de l’entreprise Voignier. « Remettre en cause ce droit pourrait aboutir à une suppression d'emplois, car nous avons du personnel formé rien que pour ça ».
Secteur en pleine croissance
Le secteur emploie 135 000 personnes en France représentant un chiffre d'affaires de 8 milliards d’euros par an, et il est en pleine croissance.
Le crédit d’impôt permet de réduire significativement le coût des prestations de paysagistes, à condition de respecter les critères d’éligibilité et de bien déclarer les sommes versées. Ainsi, seuls les travaux d’entretien courant sont éligibles, sont donc exclus les créations, les aménagements paysagers, les plantations ou encore les constructions (terrasse, clôture…). Le prestataire doit être déclaré dans le secteur des services à la personne (entreprise agréée, association, ou salarié employé via le CESU). Tous les ménages résidant fiscalement en France peuvent en bénéficier, pour leur résidence principale ou secondaire.
L’impact sera financier et social avec le risque que les particuliers aient recours à du travail dissimulé
Mathieu Cucherousset, élu de l’Unep en Haute-Saône
En 2024, la Cour des comptes indique que le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile – qui couvre 26 activités, dont le jardinage – a coûté 6,724 milliards d’euros aux finances publiques, soit une hausse de 10% par rapport à 2023. Il s’agit de la deuxième niche fiscale la plus onéreuse, derrière le crédit d’impôt recherche (7,8 milliards d’euros) et devant l’abattement de 10% sur les pensions et retraites (4,8 milliards d’euros).
Dans un rapport publié l’an dernier sur le soutien de l’État aux services à la personne, la Cour des comptes recommandait de revoir ce crédit d’impôt afin de mieux maîtriser et cibler la dépense fiscale. L'Unep, elle, se mobilise depuis le mois de juin pour dénoncer cette volonté gouvernementale en sensibilisant les particuliers sur les réseaux sociaux, les médias et les différents ministères.
article fr3 https://france3-regions.franceinfo.fr/bourgogne-franche-comte/haute-saone/vers-la-fin-du-credit-d-impot-pour-l-entretien-du-jardin-des-emplois-seraient-menaces-alertent-les-paysagistes-3186306.html