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"La santé est un sujet qui fait peur aux hommes politiques"

Etienne Caniard, président de La Mutualité Française, a  livré ses attentes sur les propositions des candidats à l’Elysée sur la santé, suite à la lettre envoyée par son mouvement. Il était reçu par Hedwige Chevrillon sur le plateau du 12-15, le 27 mars.

La Mutualité Française, qui pèse pour 600 mutuelles adhérentes et 38 millions de Français, a écrit lundi dernier aux candidats à l’élection présidentielle, leur demandant de préciser leurs engagements en matière de protection sociale. Pour son président Etienne Caniard, la santé reste le grand oublié de la campagne présidentielle :

"Les Français partagent ce jugement. Pour les trois quarts d’entre eux, le thème de la santé est insuffisamment abordé dans la campagne présidentielle. Ils placent d’ailleurs tous les sujets de santé, notamment l’accès aux soins, au premier rang de leur préoccupation.

Nous sommes dans un système à bout de souffle qui souffre d’un endettement chronique et de déficits récurrents auxquels nous ne savons pas faire face. De plus, c’est un système qui se distend sur le plan de  la solidarité et de la justice, et dont l’efficacité est en cause.  Il faut prendre des mesures.

Malheureusement, aujourd’hui encore, la santé est un sujet qui fait peur aux hommes politiques car c’est un sujet de long terme qui nécessite des engagements courageux et de faire face à des contraintes financières importantes".

Etienne Caniard livre ses préconisations pour les candidats :

"Nous demandons aux candidats d’agir sur des leviers simples. Par exemple, les difficultés d’accès aux soins ambulatoires à cause des dépassements d’honoraires et de la mauvaise répartition des médecins  conduisent une grande partie des Français à un recours excessif à l’hôpital.

C’est une solution palliative qui coûte très cher à la collectivité car on sait que les dépenses hospitalières sont importantes.  Quand nous aurons réorganisé une partie du système, nous aurons réduit une partie des dépense ce qui ne suffira pas.  Il faudra trouver plus de recettes car les dépenses de santé augmentent naturellement dans une société développée.

Il faut y répondre si nous ne voulons pas que les questions de renoncement aux soins ne se développent. Elles concernaient les plus fragiles il y a quelques années. Aujourd’hui,  les Français qui ont un travail, et sont considérés comme normalement insérés dans la société, sont également touchés. Les indications montrent ainsi que près d’un tiers des Français déclare renoncer aux soins pour des raisons financières, ce n’est pas tolérable".   

Par ailleurs, les mutuelles sont obligées de rembourser les dépassements d’honoraires, suite à un décret paru jeudi 22 mars. Malgré cette contrainte, Etienne Caniard indique que les tarifs des mutuelles n’augmenteront  probablement pas "parce que très peu de médecins vont changer leurs pratiques".

article  BFM RADIO

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