Depuis six semaines, l'annonce ne passe pas auprès des pharmaciens. L'État souhaite baisser le montant des remises sur les médicaments génériques consenties par les laboratoires aux pharmaciens. En réponse à cela, les pharmaciens de garde sont en grève depuis début juillet. "Le pharmacien propose un générique à la place du médicament original parce qu'il coûte moins cher", explique Yorick Berger, porte-parole de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France qui tient une officine dans le 13^ème arrondissement de Paris.

"Cette différence de prix est absorbée via des remises. Cet argent donné aux pharmaciens est fait pour son travail et contribue au fonctionnement de la pharmacie", souligne le pharmacien. Jusqu'à présent, cette remise pouvait aller jusqu'à 40%. Celle-ci serait abaissée à 30% si le projet de décret du gouvernement était appliqué.

L'argent de cette remise sert notamment à payer les charges et le personnel. Avec cette potentielle baisse, "on n'aura pas d'autres options que de licencier du personnel", craint Marc Sajus, pharmacien à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine. "Nous aurons moins de temps à consacrer à chaque patient. Cela implique aussi un temps d'attente supplémentaire", poursuit-il. Il craint à terme de devoir fermer son officine qui compte 3 salariés.

En 2024, l'Île-de-France était la région la plus touchée par les fermetures. 38 pharmacies ont fermé leurs portes. Les pharmaciens appellent à une fermeture de toutes les pharmacies le 18 septembre prochain si les négociations avec l'État n'avancent pas d'ici à cette date.

Pour trouver une pharmacie de garde ouverte, les patients peuvent se rendre sur le site internet de la mairie de leur commune. Les pharmacies de garde y sont listées. Elles sont aussi inscrites sur le bulletin municipal officiel. Un numéro, le 32 37 permet aussi de savoir où les pharmacies de garde se trouvent.