Trente-six personnes, en situation de précarité, vivaient dans des logements insalubres à Épinal. Un homme de 56 ans est poursuivi pour les avoir hébergées dans des conditions indignes et pour avoir fraudé la CAF à hauteur de 173 000 euros. Il conteste les faits qui lui sont reprochés.
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Notre politique de confidentialité Une conférence de presse organisée ce vendredi 4 juillet 2025 par la préfecture des Vosges et le Groupement interministériel de recherche (GIR) a révélé les détails d’une affaire d’habitat indigne à Épinal. Le mis en cause, un homme de 56 ans d’origine portugaise, inconnu de la justice jusqu’alors, est soupçonné d’avoir logé 36 personnes dans des logements dégradés, répartis dans trois immeubles de la ville.
Des locataires précaires dans des logements délabrés
Selon les autorités, huit logements, de 40 à 70 m², étaient occupés par 36 locataires vivant dans une extrême précarité. Le signalement est parti d’une assistante sociale, alertée par les conditions d’habitat. L’homme est mis en cause en tant que bailleur et gérant de plusieurs Sociétés civiles immobilières (SCI). Il est poursuivi pour avoir soumis ses locataires à des conditions de logement jugées indignes, alors même qu’il s’agissait de personnes vulnérables, notamment sur le plan économique.
Des fissures au sol laissant craindre une chute dans l’appartement du dessous, des moisissures, l’absence de chauffage
Delphine Demassey, cheffe du GIR Lorraine
Delphine Demassey, cheffe du GIR Lorraine, évoque l’état des lieux au micro de France 3 Lorraine : "L’insalubrité et l’indécence ont été retenues par l’ARS. Il y avait des fissures visibles de l’extérieur, une cheminée maintenue par un étai, des éléments menaçant de tomber sur la voie publique. À l’intérieur, des fuites, un chauffe-eau caché dans un plafond avec un trou béant, des escaliers sans rambardes malgré la présence d’enfants, des fissures au sol laissant craindre une chute dans l’appartement du dessous, des moisissures, l’absence de chauffage".
Intérieur des logements insalubres. •© Parquet d'Épinal
Fraude aux allocations
Frédéric Nahon, procureur de la République d’Épinal, a précisé qu’une "suspicion de fraude aux prestations sociales" a également été mise en évidence. L’enquête, menée par le GIR, a révélé que le bailleur aurait perçu plus de "173 000 euros d’allocations de la CAF grâce à de fausses déclarations", en plus des loyers perçus. Le suspect a été placé en garde à vue le jeudi 3 juillet, puis présenté au parquet et au juge des libertés et de la détention. Il a été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès, prévu le 7 octobre 2025. Il conteste les faits qui lui sont reprochés.
En plus des huit logements concernés, l’homme possède une cinquantaine d’autres logements, qui feront l’objet de vérifications
Frédéric Nahon, procureur de la République d’Épinal
Le mis en cause encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, 300 000 euros d’amende, une interdiction d’exercer et la confiscation de ses biens. "En plus des huit logements concernés, l’homme possède une cinquantaine d’autres logements, qui feront l’objet de vérifications. Par ailleurs, les trois SCI qu’il gère sont également poursuivies en tant que personnes morales. Elles encourent jusqu’à 1,5 million d’euros d’amende", précise le procureur.
Pour signaler un logement insalubre, la plateforme Signal Logement est à votre disposition.