De l'autre côté des grillages qui la ceinturent, la déviation de Cambes attend dans une torpeur automnale qui ne va plus durer très longtemps. Les entreprises Grégory-Malet vont bientôt prendre possession de l'emprise routière, début 2018, pour 8 mois, afin de réaliser les chaussées. Ce sera la dernière ligne droite de cette déviation qui doit ouvrir à la circulation en septembre 2018.

Un projet que le Département du Lot, maître d'ouvrage, verra aboutir avec satisfaction et soulagement il est vrai, tant ce dossier a connu de rebondissements.

Tout commence dans les années 90, lorsque les élus du conseil général du Lot définissent le Schéma routier départemental, avec la volonté de relier toutes les agglomérations importantes du Lot à la future autoroute A20. «Cette démarche était une première puisque le Département passait d'une gestion d'enveloppes cantonales des travaux routiers à un projet de 7 liaisons territoriales. Pour celle de Figeac à l'A20, une série d'opérations d'aménagement de l'existant ou de déviation de villages (Fontanes du Causse, Livernon-Bélinac et Cambes) est identifiée», mentionne Laurent Delpech, chef du service études et travaux neufs routiers du Département.

C'est ainsi que de Labastide-Murat (Montfaucon) à Figeac, la RD802 se dessine.

«En partant de l'autoroute, nous avons conduit une à une les opérations routières, en descendant vers Figeac. Cambes-Le Drauzou marque donc le dernier tronçon de cet itinéraire continu, aménagé du début à la fin».

Entre-temps, s'est ajouté la déviation de Figeac, l'État ayant cédé au Département la maîtrise d'ouvrage…

Le projet de Cambes prend un premier tournant avec l'arrêté préfectoral d'utilité publique qui fait suite aux études préliminaires des différents tracés et aux consultations. Mais la procédure est cassée et le Département doit reprendre une bonne partie du projet, d'autant qu'entre-temps la réglementation s'est durcie.

L'arrêté enfin obtenu et les études générales et d'impact faites sur le tracé retenu, les services du département lancent alors les acquisitions foncières, les enquêtes hydraulique et parcellaire, le déplacement des réseaux, la gestion des espèces protégées, et les fouilles archéologiques préventives avec la DRAC…

La construction des deux ouvrages d'art commence : en 2014 avec le Pont du Péret, puis le boviduc en 2016. Suivront les terrassements, stoppés suite à une hétérogénéité des sols.

«Il faut alors envisager le confortement de la chaussée, pour éviter tout glissement, en passant de 3 à 2 voies. Une solution technique est trouvée, mais une bonne partie du projet est chamboulée et certaines études refaites. Tout ceci retarde la réalisation des plans actualisés de recollement nécessaires à l'appel d'offres des chaussées et aux consultations des entreprises», rappelle Laurent Delpech. D'où cette suspension des travaux, due à ces délais.

Après la réalisation des couches bitumeuses, la déviation de Cambes n'aura plus qu'à se faire une beauté : signalisation, végétaux… Et les usagers à investir l'asphalte.

Ce fuseau Nord-Est de 2,6 km part du giratoire de Quercypôle pour rattraper la RD 802 à hauteur du Rial.

Cette opération porte sur 11,50 M€, financés à 50 % par la Région. La pose de la première pierre a eu lieu en juillet 2014, pour un prévisionnel de trois ans de travaux.

Ce contournement de Cambes délestera le village d'un trafic estimé à plus de 6 000 véhicules par jour.

Sur la RD802 existante, une enquête publique va prochainement être lancée pour la sécurisation de deux carrefours sécurisés avec la réalisation de tourne-à-gauche, pour le Drauzou (Lissac) et Corgnet et Fontaubar (Camboulit). Début des travaux en 2020.