Les officines se regroupent à côté du bâtiment qui accueillera une quarantaine de professionnels de santé libéraux, l’an prochain. Cette future pharmacie veut répondre à de nouvelles missions.
Le projet
Depuis le lundi 16 octobre, Mayenne compte six pharmacies, au lieu de sept auparavant. « L'équipe de la pharmacie Bourel-Aubert, dans la rue du 130e-Régiment-d'Infanterie, s'est regroupée avec celle de la pharmacie Notre-Dame, rue du Sergent-Louvrier » dans les locaux de cette dernière, explique Nathalie Ruel-Mercier, la représentante des pharmaciens de la ville.
Il s'agit du premier acte d'un remaniement bien plus vaste du maillage dans la commune, car ces deux équipes, ainsi que celle de l'officine de Nathalie Ruel-Mercier, rue Aristide-Briand, vont emménager à terme à côté du futur pôle de santé libéral, dont le chantier avance à grands pas, place de l'Europe. « La construction de cette nouvelle pharmacie a débuté cet été et devrait durer un an. Il y a toujours eu une bonne entente entre toutes les officines, ce qui rend possible ce projet. »
Selon la représentante des pharmaciens mayennais, s'il y avait jusqu'ici « un maillage impeccable à Mayenne, l'ARS (agence régionale de santé, N.D.L.R.) nous dit aujourd'hui que dans une ville de 13 400 habitants, nous devrions être trois, au minimum, et quatre, au maximum ».
Ce chiffre sera donc atteint avec la réunion de trois des six pharmacies de la commune, mais surtout ce regroupement présente plusieurs avantages : « Ce projet, c'est surtout la volonté de créer une officine plus importante pour répondre à nos nouvelles missions, actées par la loi Hôpital, patients, santé et territoires. »
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Attirer les jeunes diplômés
Concrètement, depuis l'adoption de ce texte en juillet 2009, les pharmaciens voient leur rôle de prévention accru et formalisé. « On doit notamment mener des entretiens pour accompagner les patients qui souffrent de maladies chroniques, comme le diabète, et qui présentent un risque d'observance », c'est-à-dire que le traitement peut ne pas être pris ou ne pas l'être correctement. « Pour respecter la confidentialité, nous avons besoin d'un local pour les recevoir, ce qui n'est pas possible dans nos officines actuelles. »
Avec 350 m² au pôle santé, où se trouveront trois cabinets fermés de consultation comme chez un médecin, ce problème sera résolu. La taille de l'équipe - en tout, une vingtaine de professionnels dont cinq pharmaciens diplômés - sera aussi un atout. « Quand une officine n'a qu'un pharmacien et un ou deux préparateurs, c'est difficile que le pharmacien se forme, car il doit toujours y en avoir un présent dans l'officine. »
Cette nouvelle pharmacie promet aussi d'être à la pointe de la technologie, avec un automate de dernière génération, qui ira chercher les médicaments. Ce robot « nous permettra de ne pas quitter le patient et d'avoir une véritable traçabilité. On saura quelle boîte de quel lot est allée chez quel patient. Ce qui très utile en cas de problème ».
Avec cette nouvelle pharmacie, « le but est aussi que le territoire puisse être attractif pour les jeunes diplômés, car il ne faudrait pas que le Nord-Mayenne devienne un désert médical. Et il est important aussi que des pharmaciens restent en centre-ville, des deux côtés de la rivière ».