Un peu passifs les cadres Français ? Parmi les 25 % qui ont changé de poste l’an passé, seuls 6,4 % ont intégré une nouvelle entreprise et 19 % ont bougé en restant dans la même entreprise. C’est ce que conclut l’enquête 2016 sur la mobilité des cadres qui vient d’être publiée par l’Apec. Voici les raisons qui les ont poussés à franchir le pas.

Lorsque le marché du travail se porte bien, entreprises comme actifs sont plus confiants. C’est ce que confirme Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche à l’Apec : « Nous observons un lien entre mobilité externe et conjoncture favorable », explique-t-il. En d’autres termes, les employeurs sont moins réticents à recruter et les salariés, ici les cadres, sont plus à l’écoute du marché. Rien d’étonnant donc à ce que la démission soit alors le principal motif de départ des cadres (40 %), loin devant la fin de CDD (21 %) et la rupture conventionnelle (15 %).

Mais même s’ils sont en situation de plein emploi – moins de 5 % de taux chômage-, les cadres ne se montrent pas très téméraires. Quand ils  changent de poste, c’est au sein de leur entreprise. Parmi les 19 % ayant effectué une mobilité interne, 8 % étaient concernés par un changement de poste et 11 % ont vécu d’autres types de changements (département, service, établissement). Les entreprises sont à l’origine de la mobilité dans 58 % des cas, notamment parce qu’elles réorganisent ou se restructurent.

Lorsque les cadres évoquent la gestion de leur carrière, deux groupes se distinguent : ceux qui se projettent et ceux qui agissent. En 2016, six cadres sur dix envisagent de changer de poste. Leurs motivations ? Principalement l’impossibilité d’évoluer au sein de leur entreprise et l’envie de découvrir de nouveaux horizons. Et pour que leur rêve devienne réalité, ils misent sur la formation : 35 % des cadres formés en 2015 avaient pour ambition de changer de poste à moyen terme. Pour être prêts, ils se sont principalement tournés vers des cursus les préparant au management et à la gestion de projet.