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Rassemblement devant l'usine du site savoyard de Graftech

Photo : PCF Savoie

Avec toutes les luttes qui résonnent à la Fête de l’Humanité, celle des salariés de Graftech à La Léchère en Savoie (73) montre le dynamisme de ceux qui refusent de subir.

« Ca faisait longtemps que j’avais vu autant d’ouvriers se mobiliser, on est dans une lutte enthousiasmante ». Au stand de la fédération de la Savoie du Parti communiste français (PCF), Alain Dupenloup, secrétaire de la section de Moutiers, oublie déjà qu’il a passé une nuit presque blanche. Hier soir, il était auprès des salariés, des habitants et des élus de la vallée de la Tarentaise, devant l’usine Graftech en Savoie. Le conseil municipal des communes associées de la Léchère tenait une séance extraordinaire aux portes de l’usine de pièces en graphite où travaillent 51 salariés et qui est menacée de fermeture. 200 personnes ont répondu présent pour renforcer un mouvement qui semble devenir le drapeau des habitants et des salariés de la vallée. C’est que le conseil municipal a pris une délibération mettant en demeure la direction actuelle de l’usine pour qu’elle tienne ses engagements vis-à-vis du repreneur, Trafec.

Le maire Jean-François Rochaix ne compte pas laisser une usine de plus quitter la vallée. D’autant que des friches industrielles sont un gouffre financier pour les collectivités qui doivent les gérer quand leurs propriétaires ont déserté. A la Courneuve, Alain Dupenloup fait résonner la proposition qu’il formulait la veille dans sa prise de parole après ce conseil municipal aux couleurs de la lutte : Que le Conseil départemental ou la municipalité saisisse un avocat et un huissier pour faire respecter le texte signé par la direction de Graftech et le ministre de l’Economie Emmanuel Macron. Un texte qui stipule que « tant que les négociations n’ont pas abouties avec le repreneur, l’entreprise ne doit pas déménager », martèle le militant communiste. Les habitants et les salariés comptent d’ailleurs bien faire respecter cet engagement y compris par des moyens peu habituels. C’est ainsi que des arbres ont été abattus devant des grilles de l’entreprise pour ne pas que la direction fasse déménager les machines.

Des élus départementaux et régionaux dans leur diversité ont signé avec plus de 800 habitants une pétition demandant elle aussi « d’interdire la direction d’enlever les machines qu’un repreneur pourrait utiliser ». Galvanisé par le rassemblement toujours plus large que ce combat suscite, Alain Dupenloup affirme « On ne va pas lâcher sur cette lutte car je pense que le patronat veut donner une leçon à ceux qui se battent ». Un enthousiasme et une détermination qui s’étendent eux aussi dans les allées de la Fête.

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